L'IMPERTINENCE D'UN ETE (première partie) de Ruben PELLEJERO et Denis LAPIERE, Aire Libre, 2009
Cet album est comme ces films que l’on brûle de voir pour leur bande-annonce et qui ne donnent au final rien de plus que le délayage de toutes ses promesses.
Une couverture qui affiche tout le talent de Pellejero ; un quatrième de couverture qui résume le sujet ; et entre les deux, des choses qui s’esquissent et ne font que s’esquisser.
C’est une force quand le récit est de pure fiction, car l’imagination du lecteur peut s’en donner à cœur joie pour en prolonger les échos. C’est une faiblesse quand le sujet est historique, parce que le lecteur ne pourra mettre dans les creux que ce qu’il sait déjà.
S’il est stimulant de continuer la création, il est un peu ennuyeux de finir le travail.
Alors, tout à l’avenant, les plus cultivés pourront donner un prolongement au goût de déjà-vu à des thèmes comme :
le nécessaire engagement politique de l’artiste et la mission sociale de l’art ;
le combat du photographe avec la lumière ;
la place des femmes dans la création : souvent connues comme égéries, rarement comme artistes elles-mêmes.
On y ajoutera quelques poncifs sur la libération sexuelle, l’alcool, la corrida, la nostalgie des rêves enfuis, la boulimie sexuelle d’un monstre sacré comme Diégo Rivera…
Denis Lapière est un parfait technicien qui joue en expert avec le passage du temps de l’énonciation au temps du récit, soutenu en cela par la palette de Pellejero qui varie les dominantes. Le dessin est ultra-séduisant, et les planches semblent faites pour être collectionnées.
Pour le plaisir, deux des 19 nus féminins de l’album (il est vrai que les artistes ont des modèles…).
Trêve de bougonnerie : c’est vraiment très beau, mais le problème est que je n’attends pas le tome 2 avec impatience…